Les Haiku de Tony

Ouvrir Mon DRH nommé Alphonse,
Qui présente très bien
Malgré sa tête de Lybien,
Nous épargne les semonces !

Lorsque ses sourcils se froncent
Pour reprocher un petit rien,
Ils font comme les dalmatiens
Et se placent en quinconce !!

C'est bien beau l'administration
Mais ça manque un peu d'affection
Et on savoure les dimanches !

Faut bien apprécier les congés
Et ne pas "retrousser ses manches"
Tant pis si ça fait enrager !

Ouvrir On m'a raconté que Martine,
Non par souci d'économie,
Mais pour épater ses amies,
Se fardait à la bétadine !

Ne dites pas qu'elle est radine,
Ça ferait de moi votre ennemi
Car je ne fais rien à demi,
Vous risqueriez la sodomie !

Y  a -t- il plus belle couleur
Qui affiche autant le grand coeur ?
Laissons cancaner les jalouses

Et leurs discours pleins d'amertume
Ce ne sont que de tristes épouses
Aux cerveaux privés de volume !

Ouvrir Mon cher petit voisin Renan,
Qui aime la jeune Camille
Qu'il préfère aux autres filles,
Lui a offert en se dandinant,

Avec un sourire poignant,
Un imposant sac de billes
tout en la prévenant
Que la voilà reine de Castille !

C'est dur de vouloir être un "preux"
Ce n'est pas toujours valeureux !
Renan en a fait l'expérience

Car il a dit "Roule ta bille"
Et il en a pris plein les yeux,
Plus un bon coup où je pense !!

Ouvrir J'ai toujours désiré Sophie,
Mais touchant la quarantaine,
Et devant proscrire le gluten,
Mes jambes sont des salsifis !

Me voilà donc tout déconfit !
Et prisonnier du carotène,
Je constate avec peine,
Que mon corps est tout bouffi !

Je n'ose plus montrer mes fesses
Je suis en pleine détresse
Et voudrais montrer sur la plage

Que je suis toujours en forme,
Ça n'a rien à voir avec l'âge,
Et que je n'ai rien de difforme !!

Ouvrir Il est la risée du quartier
Et la honte de sa femme
Qui se plaint des propos infâmes
Dont il abreuve sa moitié

Il voudrait bien la répudier
Celle-ci, une brave femme,
Se conduit en grande dame
Refusant d'être congédiée

Étant pour la paix des ménages,
Je suis d'accord, vu son âge,
Pour lui rendre sa liberté,

Et la laisser un peu vivre,
En véritable intégrité,
Comme on voit ça dans les livres !

Ouvrir Est ce la faute de saint Pacôme ?
Il n'est pas responsable !!
On cherche encore les coupables ?
Si Cénobite c'est tout comme !

Quelle manie d'accuser les hommes
Qu'on prend vraiment pour des minables,
Quelle attitude détestable !
Autant finir mon verre de rhum !!

Là on sent bien la jalousie
Qui défie toute courtoisie
Et même toute parité !

J'en ferai part à mon journal
Pour montrer l'inégalité
Qui scandalise la morale !

Ouvrir Mon très grand ami Désiré,
Qui affiche toujours sa joie,
N'est pas du tout un bourgeois,
Même s'il se fait désirer !

Il peut courir sans respirer,
Mais plutôt comme un villageois,
Et c'est vraiment un rabat-joie !
Il n'arrête pas de soupirer !

Comme il aime se faire attendre,
je lui dis d'aller se faire pendre,
Mais il n'en fait qu'en rire.

Et il se trouve original
En me disant qu'il y a pire,
Que c'est  très bon pour son moral !

Ouvrir C'est délicat de voir Gisèle,
qui ne compte plus ses printemps,
Ça en devient même inquiétant,
Croire qu'elle est toujours belle !

Malgré sa voix de crécelle,
Elle pense avoir toujours vingt ans,
Alors qu'elle en a tant et tant,
Beaucoup plus qu'une ribambelle !

Maigre comme un passe-lacet,
On a du mal à l'embrasser
Car sa face est pleine de rides.

Mais elle garde bien le moral
Et son sourire reste limpide,
Ce qui est vraiment capital !!!

Ouvrir Ce qui attire chez Prudence
C'est  son grand degré d'attention,
Voire même sa circonspection,
Ce qu'elle fait avec constance !

On peut noter quoiqu'on en pense,
Qu'elle sait avec précaution,
Toujours avec distinction,
Voir si l'on apprécie sa danse.

On peut parler d'immodestie,
Ce qui est un peu "sa partie",
Mais elle est bien sympathique

Et on l'aime bien quand même,
Avec sa bouille drôlatique
Qui vaut vraiment tout un poème !

Ouvrir Deux garnements à la maison,
Que ce soient Jacques ou Philippe,
Il y a de quoi casser sa pipe !
Comment faire entendre raison ?

Pour peu qu'à eux se joigne Suzon,
Tous les linges vont à la fripe,
De quoi vraiment les prendre en grippe,
Ça devient vraiment un poison !

Qu'est devenu le temps jadis
Quand nous trouvions le moment propice
Pour découvrir en solitaires

Les plaisirs secrets du jardin,
Absolument jamais factices,
Avec le bon parfum de sa terre !